mardi 29 mars 2011
Partir sans pleurer
vendredi 25 mars 2011
Deux mois... imaginez une semaine...
Le temps file et j'ai aussi un peu peur. J'ai peur de ne pas avoir le temps de tout faire ce que j'ai planifié. Je veux aller écouter Barry pratiquer la musique sous les manguiers, je veux découvrir un coin que je n'ai pas vu encore, je veux juste prendre encore quelques bonnes photos, faire quelques bonnes rencontres. Le boulanger du coin m'a inviter à faire le pain, les gars qui tissent les toits veulent que je prenne le temps de discuter avec eux et que je prenne quelques photos. On a commencé mes tresses avant hier et c'est toujours pas fini. Aurais-je le temps de tout voir, de tout faire? Oui, bien sûre, parce que nous les occidentaux, on a les montres, mais ici en Afrique, ils ont le temps. Oui oui ils ont le temps.
Le temps, le temps, j'en aurai bien suffisament à mon retour au Québec. Je vais continuer d'écrire sur ce blogue. J'ai eu beaucoup de commentaires comme de quoi que vous aimez me lire. Vous m'avez donné confiance. (même vous madame Stella, qui faites passer vos messages par votre fille, je vous remercie beaucoup). Peut-être que j'écrirai un livre qui sait... Ma tante Carmelle et ma tante Noëlla vous avez été assidues sur les commentaires et chaque fois, ça m'a fait grand bien de vous lire. Les autres aussi, chaque commentaires est rafraichissant... quoi que c'est peut-être l'aire climatisée du cyber qui me donne les frissons. Cette semaine, on va faire un souper d'aurevoir avec nos familles et je vais lire le texte que j'ai écris pour eux. Je crois que je leur laisse un beau cadeau.
Ma mère Africaine dit qu'il n'y a que les montagnes qui ne se rencontrent pas. C'est à dire que comme les montagnes ne se déplacent pas, elles ne risque pas d'en rencontrer une autre. Mais nous deux, on a eu la chance de se rencontrer et comme on peut se déplacer, on ne sais pas ce qui peut arriver, on se rencontrera peut-être à nouveau. Alors je pars en pensant que peut-être un jour on se reverra. Elle me dit que sa porte me sera toujours ouverte. Elle ne veux pas me voir pleurer quand je vais partir. Je dois être heureuse d'avoir eu la chance de la rencontrer. C'est vrai que dans le fond, Air France nous on donné un rabais de 200$ pour les désagréments encourus lors de notre voyage pour venir au Burkina (voir le texte qui raconte notre faux départ), alors qui sait ... je vais peut-être revenir. Merci Air France!
On nous a dit de bien dire ce qu'on voulait en revenant au Canada afin de ne pas avoir d'attentes et de ne pas être déçue. Alors voici ma liste. Je veux : des crevettes fraîches sur un nid de laitue bien fraîche avec des légumes; de la crème glacée, une bonne bouteille de vin, plein d'amis qui sont prêts à m'entendre radotter encore et encore mon voyage et mes souvenirs, des amis qui me racontent ce qui s'est passé pendant mon absence, ma famille, et un robinet avec un savon, une laveuse. Voilà. Dans le fond, ce qui m'a le plus manqué c'est vous ma famille et mes amis et je sais que je vais vous trouver comme avant en arrivant.
lundi 21 mars 2011
Dieu versus l'Homme
jeudi 17 mars 2011
La famille Africanadienne
On vous attribuera une famille, vous l’appellerez Papa et elle, Maman. Ils vous traiteront comme leur propre fille. Vous aurez des frères ou des sœurs, peut-être même les deux. Une famille élargie, bien servie par l’enfant qui usera ses mains pour blanchir vos habits. Une famille aussi large que la cour peut en prendre. Un simple visiteur devient vite un frère. Vous ferez parti e des leurs, vous tracerez des liens de parenté au cours de votre parcours.
Le foyer est allumé pour chauffer le plat du soir. La chaleur du feu se ressent jusque dans le cœur des gens. Chacun mangera à sa faim avec sa main. Ils ont travaillé fort pour mériter ce repas qui les mènera au repos. Ils ont du cœur au ventre et le cœur sur la main. C’est la famille Africaine qui apprivoise la Canadienne. Et la Canadienne qui découvre au fil du temps les us et coutumes et les drôles d’habitudes de l’Africaine. Et puis, de « fils en aiguille », on s’habitue, on s’accoutume on s’attache même à ces gens qui ne sont qu’une famille de passage.
Du métissage se tisse dans les fils de couleurs tressés pour attacher au poignet d'une soeur en qui vous trouverez une confidente. Des liens de fraternité se dessinent autour du thé. Dans la théière repose en paix le thé d’hier qui a su citer des discussions qui ne sont pas terminées. Un frère s’est ajouté à la famille Africanadienne.
Dans l’absence de lien de sang, des aires de familles s’enchantent aux rythmes des comptines que l’on échange d’un continent à l’autre. C’est ma fille dit le père à un autre, tu vois bien qu’elle me ressemble. Et malgré tant de différences, ne jouant pas l’indifférent, l’autre répond que c’est évident. Voici ton frère, et celle-là c’est ta tante. Au hasard dans la rue, on vous demandera votre nom, que vous soyez Bouda, Guigma, Cabré, Ouedraogo ou Tremblay, vous devrez ajouter que vous êtes la fille d’un tel. C’est pourquoi on dit tel père, telle fille. Tranquillement, au gré du temps, la peau noircie par le soleil, le sentiment d’appartenance endurci par les grands et petits soins, vous serez attachés à ces gens qui pourtant hier encore vous étaient étrangers.
Vous serez pour eux une porte ouverte sur le monde en autant que vous soyez vous-même ouvertes sur leur monde. Parlez leur des vôtres, parlez leur d’amour. Vous leur ferez vois du pays en histoires, en images, en chansons, en cuisine, tous les voyages commencent par un rêve qu’on peut ainsi réveiller.
On vous accorde de l’importance, on vous rend hommage par toute sorte de capacité de s’adapter. On sacrifie un nid douillet, vous êtes ici comme chez vous ; faites comme chez vous. Petit à petit, de « fils en aiguille », la gêne tombe et les gènes montent, les caractères de famille se font entendre. Pourtant au début on vous jouait le jeu. Ce n’est ni la haine ni la colère, mais plutôt la confiance qui s’installe. Faites comme chez vous, ils sont chez eux après tout.
Puis viendra le temps de partir. Quitter votre père, laisser vos repères africains si lentement apprivoisés. Il n’est jamais heureux de laisser des gens comme eux. Ceux qui pendant une des plus grande aventure de votre vie on su vous apporter un toit, de la nourriture, des rires qui déchirent la nuit, des petites attentions qui vous rassure, un bonsoir ou un bonjour qui font que vous êtes heureux d’être ici. Des gens qui dans le noir vous guidaient parce que de toute façon, vous y voyez rien. Une maman qui s’assure que vous mangez bien, un papa qui veut partager un verre avec sa fille. Malgré vos peurs et les grandes angoisses, c’est certains que cette nouvelle famille Africaine est devenue mienne. Et c’est bien malgré moi, croyez moi, que je laisse derrière un père, une mère. Avoir une famille Africaine m’a rappelé que j’aime tant ma famille Canadienne. L’amour, l’entraide, le partage et le respect sont au cœur même de ce que j’ai vécu ici. Je suis la fille de mon père, un souvenir qui perdure dans ma famille Africanadienne.
Mais je sais qu’une fois de retour au pays, quand me gagnera l’ennui, y’a une grande chose qui nous unis.
« Dit moi, me demande ma sœur, chez toi le ciel, il est comment ? »
« Ah ma sœur, lui répondis-je, tu vois le ciel est la seule chose qui soit la même ici ou chez moi. Quand je serai parti, si jamais tu t’ennuie, que ce soit le jour ou la nuit, tu peux jeter les yeux aux cieux et être certaine que regarde le même ciel que toi. Ainsi on pourra toujours, malgré la distance qui nous sépare, regarder la même chose ensemble et laisser briller dans nos yeux les étoiles que le jour n’aura pas éteintes. »
Ma soeur Karine, mon frère Joël, et ma toute petite soeur Laura.
mardi 15 mars 2011
Un éléphant qui se balançait
jeudi 10 mars 2011
c'tait noir de monde comme en Afrique
Danser! Tout le monde croit que les blanches ne savent pas danser. La danse est présente partout ici. On danse pour les femmes le 8 mars, on danse pour un gagner des prix, on danse pour dire qu'on est heureux. Et moi, je danse aussi. Tout le temps je danse parce que ça fait rire les Africains. Je ne sais pas si c'est de moi qu'on rit ou quoi, mais c'est mon bonheur de les entendre rire aux éclats en se tapant dans les mains. Alors je danse, je danse quand je vais au bar prendre mon repas, je danse quand je cuisine avec les filles, je danse quand je vais chercher l'eau pour me doucher, je danse quand je mange, je danse par-ci par-là et ça me rend heureuse.
Lors des activités de la journées de la femmes, j'ai suivis la musique et j'ai trouvé deux ou trois enfants qui dansait. Je cherchais en fait le vendeur de chapeau pour me protéger de ce solide soleil. En passant par là où quelques enfants s'amusaient, je me mets encore à danser. En moins de 10 secondes, une foule s'est retrouvée autour de moi, on m'avait littéralement entourée. J'ai eu un peu peur. Une femme a quelque peu fait reculer les gens. Les femmes attroupées autour de moi réclamaient que je danse encore et encore. A ma demande elles tapaient des mains. Je me sentais complète transportée par toute cette énergie. Je ne sais comment vous dire. Un moment inoubliable dans mon séjour. J'étais la vedette! La foule ne voulait plus me laisser sortir. J'ai réussis à me faufiler en dansant toujours... mais je n'ai jamais pu acheter ce foutu chapeau.
Si vous vous sentez seul, allez danser! Et ce soir même, au fou du village, c'est DJ Ridoo qui met la musique, il vous trouvera bien quelques rythmes africains. Alors allez danser en pensant à moi. Laissez vous aller, amuser vous, et soyez convaincu que personne ne rit de vous, vous les rendez simplement heureux.
En avant la musique. Va s'y ma belle Hélène, danse.
Mama Africa
Nous sommes traitées comme des rois pour l'occasion. Les Burkinabés sont fiers de nous avoir avec eux pour cette célébration. Nous participons au défilé traditionnel au grand plaisir du public qui se moque de nous... Nous sommes invités à prendre le déjeuner chez le gouverneur. Je suis assise à sa table. Il a fait ses études au Canada, il est heureux de pouvoir discuter avec nous. Nous avons toujours droit à un respect incroyable. Monsieur le maire me salut. Il a su que j'étais conseillère dans mon pays, il m'invite pour un café. Nous sommes émues devant la grandeur de la fête pour la Femme, ils sont heureux et touchés de rencontrer des Canadiennes.
Ce soir là, je m'endors en me disant que chez nous à l'avenir, la journée de la femme aura un thème et sera fériée. Une journée même... c'est pas assez.
vendredi 4 mars 2011
Méditation du sourire
mercredi 2 mars 2011
demandez...et vous recevrez!
J'aurais aimé prendre une photo de l'odeur.... mais bon. J'ai demandé à Yaba (grand-mère en morré) si je pouvais la prendre en photo, c'est pour mon livre que je lui dis...
Elle dit d'attendre, elle va s'habiller pour pas que les gens là-bas pensent qu'elle n'a pas d'habit. Elle supporte mal la chaleur et les habits. Elle pose fièrement pour moi afin que je rende bien comte de ce que c'est la vie pour une femme Africaine. Elle me dit : "Pouriam, vient par ici, tu va prendre une jolie photo, viens voir mes tomates." et elle me sort sa récolte de tomates qu'elle a fait sécher au soleil. Demain, Sylvie ira au moulin pour moudre ces fruits et en faire une farine d'un rouge éclatant.
C'est le temps des récoltes, un temps que j'adore et qui me fait penser à toi Jacqueline. Mais ici, ce n'est pas l'hiver qui s'en vient, c'est la sécheresse, un temps dure sans fruit ni légume. C'est donc le temps d'acheter beaucoup de légumes et de faire en sorte qu'on puisse bien les conserver. On fait bouillir le piment, on coupe l'oseille, on range les oignons dans une case, on fait la farine avec le riz; tout le monde travaille fort, moi aussi. On travaille avec la nature, on tri avec le vent, on sèche avec le soleil, on pile avec la musique, on a toujours le sourire en travaillant, ça donne un meilleur goût. Et en suite, on mange tous ensemble.
Quand Monsieur Bouda, mon père africain, se met à table, il dit toujours: "Pouriam, je mange maintenant moi!" Alors je lui souhaite bon appétit. Et quand il a finit, il dit : "Pouriam, j'ai fini de manger maintenant." Je lui réponds toujours "Bonne disgestion!" Il est adorable ce monsieur Bouda... toujours souriant et à l'écoute des autres. Quand il rentre pour dormir, toujours à 19h00, je lui dis: "wenda konde beogo" (à demain si Dieu le veut) et il me répond la même chose. Il entre dans sa chambre sur ce dernier mot: Amina!
Monsieur Bouda s'assied tôt le matin le long du chemin et chaque fois qu'il me voit passer, il dit quelque chose du genre : "Ah, tu vas chercher de l'eau!" "Ah, tu pars au travail!" "Ah, tu as eu ton repas!" "Ah, tu fais la lessive!" etc etc... et ça se termine toujours par"c'est bien ça!" Et il sirote sa bière, sa cinquième peut-être... et Yaba prend aussi une bière... et Pouriam prend aussi une bière. Yaba dit : "AH! c'est bien! Papa boit, maman boit, Pouriam boit!" Et là je suis donc contente de ma nouvelle famille africaine. Moi qui craignait de devoir m'en passer.
J'ai une famille qui adore jouer. Nous avons passer une soirée à jouer au jeu de Waré. Et ils adorent me voir perdre. A tout coup, ça provoque des fous rires. Je vais vous apprendre à jouer et à mon tour je vais rire de vous voir perdre. Bob Grant, tu vas adorer ce jeu. Je me suis presqu'endormi sur une partie de Waré qui ne voulait pas finir. Que de plaisir. Ce jeu m'a permi de mieux connaître l'aîné de Laura et Karine; Joël. Il a 19 ans. Il était au collège pour devenir joueur de foot, mais il a du abandonner par manque d'argent. Il travaille dans une boutique où il a installé son playstation et fait payer les gens pour jouer quelques temps. Il est toujours bien habillé et s'entoure de bons copains qui aiment bien rire. On le voit sur la photo avec l'enfant d'un ami. C'est rare ici de voir un homme avec un enfant, mais c'est tellement beau.
Et le soir, quand le téléjournal commence, monsieur Robert arrive. Il s'asseoit là, comme il est assis le reste de la journée et il regarde les nouvelles en maugréant le président, ou la situation en Lybie. Il est toujours souriant, comme tous les autres...et il m'appel Manuelle, c'est le seul qui m'appel ainsi et ça ma fait sourire.
C'est toujours le bonheur dans ma cours. On prends bien soin de moi. Je suis bien tombé quoi. On a même attaché un mouton du Sahel à l'arbre pour moi, et il se fait une joie de se faire entendre jour et nuit, comme le coq, comme le chien, comme l'oie, comme le canard, comme les agoutis, alouette! On pourrait penser que c'est une basse cours, mais non, c'est la cours de la famille Bouda, c'est grand comme rien, mais c'est rempli de bonheur, tant pis tellement ... que ça déborde. Juste à penser que dans un mois à peine je vais devoir partir, je suis triste. Mais j'aurai des tones et des tones de bons souvenirs.