mardi 29 mars 2011

Partir sans pleurer


Ma mère africaine ne veut pas que je pleure. Alors je vais sourire. Don't cry because it's over, smile because it's happen. Je n'ai que des bons souvenirs ici. J'ai passé de bons moments.

Je quitte l'Afrique avec le sourire lundi prochain... jour de méfloquine... mais vous êtes chanceux, j'arrive le lendemain seulement!!!!

Je vais arriver au Québec avec le sourire et je ne vais plus jamais le perdre.

Je vous en rapporte chacun un parce que c'est gratuit et ici... y'en a partout des sourires!



A bientôt.

vendredi 25 mars 2011

Deux mois... imaginez une semaine...

C'est commencé, le décompte... on compte maintenant les jours à l'envers. Je sais pas trop si j'ai hâte de partir ou si j'ai hâte d'arriver en Gaspésie, c'est un peu confut tout ça. Je déteste les aurevoirs, et je sais que c'est presque des adieux... mais là, le riz sauce et l'eau en sachet... pu capable. J'ai hâte de manger une patte de crabe au lieu d'une patte de poule. J'ai hâte de me rouler dans ma couette de lit. J'ai hâte de conduire mon auto. J'ai même un peu hâte de voir de la neige et de mettre mes bottes.

Le temps file et j'ai aussi un peu peur. J'ai peur de ne pas avoir le temps de tout faire ce que j'ai planifié. Je veux aller écouter Barry pratiquer la musique sous les manguiers, je veux découvrir un coin que je n'ai pas vu encore, je veux juste prendre encore quelques bonnes photos, faire quelques bonnes rencontres. Le boulanger du coin m'a inviter à faire le pain, les gars qui tissent les toits veulent que je prenne le temps de discuter avec eux et que je prenne quelques photos. On a commencé mes tresses avant hier et c'est toujours pas fini. Aurais-je le temps de tout voir, de tout faire? Oui, bien sûre, parce que nous les occidentaux, on a les montres, mais ici en Afrique, ils ont le temps. Oui oui ils ont le temps.



Le temps, le temps, j'en aurai bien suffisament à mon retour au Québec. Je vais continuer d'écrire sur ce blogue. J'ai eu beaucoup de commentaires comme de quoi que vous aimez me lire. Vous m'avez donné confiance. (même vous madame Stella, qui faites passer vos messages par votre fille, je vous remercie beaucoup). Peut-être que j'écrirai un livre qui sait... Ma tante Carmelle et ma tante Noëlla vous avez été assidues sur les commentaires et chaque fois, ça m'a fait grand bien de vous lire. Les autres aussi, chaque commentaires est rafraichissant... quoi que c'est peut-être l'aire climatisée du cyber qui me donne les frissons. Cette semaine, on va faire un souper d'aurevoir avec nos familles et je vais lire le texte que j'ai écris pour eux. Je crois que je leur laisse un beau cadeau.



Ma mère Africaine dit qu'il n'y a que les montagnes qui ne se rencontrent pas. C'est à dire que comme les montagnes ne se déplacent pas, elles ne risque pas d'en rencontrer une autre. Mais nous deux, on a eu la chance de se rencontrer et comme on peut se déplacer, on ne sais pas ce qui peut arriver, on se rencontrera peut-être à nouveau. Alors je pars en pensant que peut-être un jour on se reverra. Elle me dit que sa porte me sera toujours ouverte. Elle ne veux pas me voir pleurer quand je vais partir. Je dois être heureuse d'avoir eu la chance de la rencontrer. C'est vrai que dans le fond, Air France nous on donné un rabais de 200$ pour les désagréments encourus lors de notre voyage pour venir au Burkina (voir le texte qui raconte notre faux départ), alors qui sait ... je vais peut-être revenir. Merci Air France!



On nous a dit de bien dire ce qu'on voulait en revenant au Canada afin de ne pas avoir d'attentes et de ne pas être déçue. Alors voici ma liste. Je veux : des crevettes fraîches sur un nid de laitue bien fraîche avec des légumes; de la crème glacée, une bonne bouteille de vin, plein d'amis qui sont prêts à m'entendre radotter encore et encore mon voyage et mes souvenirs, des amis qui me racontent ce qui s'est passé pendant mon absence, ma famille, et un robinet avec un savon, une laveuse. Voilà. Dans le fond, ce qui m'a le plus manqué c'est vous ma famille et mes amis et je sais que je vais vous trouver comme avant en arrivant.

lundi 21 mars 2011

Dieu versus l'Homme



J'ai prié. Ce samedi, pendant que vous fêtiez la Saint-Patrick, moi je priais Dieu. J'étais à l'église catholique et j'écoutais le curé parler de partage. Il a fait mention de certains passage dans la bible qui parle d'épreuves difficiles que la vie mets sur notre chemin pour nous préparer à pire. J'ai pensé à des amis qui vivent des présentement des choses que même la sciences ne peut expliquer, et j'ai prié pour eux. J'ai pensé à des gens qui ne trouve que le malheur sur leur chemin et j'ai prié pour eux. J'ai pensé à tous ceux que j'aime et j'ai prié pour eux. J'ai pensé à ma famille Africaine et au gens qui meurent ici sans cesse et j'ai prié pour eux. J'ai même demandé à Dieu de me donner la force nécessaire pour aider les gens autour de moi qui en aurait besoin. Je ne sais pas si j'ai fais comme il faut parce que je ne crois pas avoir fais ça au paravent. Je sais pas vraiment comment l'expliquer, mais ici, on dirait que ça marche, alors j'avais envie d'essayer, j'avais rien a perdre. En sortant de la messe, les gens se saluaient sur le perron, des liens sincères. Je suis rentré à la maison et j'ai passé une belle soirée avec ma famille.


Le dimanche matin, j'ai prié encore. Je me suis rendue à l'église protestante avec Valérie Piché, Clémentine, Mazou, Romi et la belle Elsa. Tout le monde était bien habillés pour rendre hommage à Dieu. En arrivant à l'église, rien ne ressemblait à l'église catholique. On entendait de loin des chants invitant les croyants à prier. Pendant au moins une heure, les protestants chantaient en choeur. Accompagnés par un gars au clavier et trois autres aux djembés, on s'est mises à chanter aussi. On prends pas de chance, des fois que ça marche... Chaque petit groupe avait préparé son numéro, c'est à se demander si Dieu faisait passer des auditions. Avoir su j'aurais préparé une tite toune, j'ai justement une longue "liste" à demander à Dieu. C'est de toute beauté de voir les gens ainsi louanger le Seigneur. Y'a Romi, 13 ans qui déjà se prenais pour Micheal Jackson, il chante et danse, il y croit de tout son coeur. Y'a même la petite chorégraphie qui s'ajoute aux chants. Le pasteur prépare un sacré grand cabaret de shooters... le sang de Jésus. Et le party commence... Le pasteur est un freak, comme dans les films. Il répète et répète les mêmes choses encore et encore. Il demande à l'assemblée de faire entendre sa voix. Et la tout le monde commence a parler fort avec beaucoup d'expression. Les hommes à ma droite sont vraiment impressionnants, ils gesticulent et parlent fort. Et si Dieu comprennait seulement quand on lui cri par la tête... je prends pas de chance, j'en mets moins qu'eux, mais je parle toute seule moi aussi. Et ils appellent l'esprit saint... et des femmes crient et tombent. Le pasteur impose les mains pour les délivrer du mal. WO! Le party va mal finir. Y'a une femme par terre, elle cri et bouge tellement qu'on lui attache les chevilles. On lui lance des prières pour la libérer de ses péchers. Ouf, ça doit être gros ses péchers. Oups... je me mets à penser aux miens... et si ça marche... je vais moi aussi me mettre à crier comme ça, peut-être pire quoi, y'a longtemps que je ne me suis pas libérée de mes péchers... je vais peut-être brûler vive là. Le pasteur passe et me touche l'épaule. OUF, il ne s'est rien passé. Je suis sauvé, j'ai bien fais d'aller à l'église catholique la veille! Les gens remercient Dieu pour les grâces accordées. Un homme rends grâce à Dieu parce que cette semaine il a perdu sa soeur, c'était la volonté de Dieu et il accepte sa volonté. Une femme fait bénir sa moto, une belle yamaha rose. Le pasteur impose les mains aux malades, j'ai prié pour Emma et j'ai espéré que les mains du pasteur se rendent à elle. Après 3 heures et demi de célébration et de louange, de prestations et de chorégraphies, le pasteur demande à celles qui ne sont jamais venues en son église de se lever et de se présenter. Visiblement, il nous a repérées... on est dures à manquer... blanches dans une foule noire...Alors on se lève et se présente et l'assemblé a priée pour nous. On est finalement sortis de là. J'avoue que ça m'a un peu troublé de voir tout ce show... je me demandais si Dieu n'était pas un peu directeur artistique.
Ces expériences religieuses ont un peu changées ma façon de voir les choses. Il s'est visiblement passé quelque chose en fin de semaine. J'espère que mes prières se sont rendues à vous.
Et ne vous inquiètez pas, je n'ai pas prévue passer mes samedis soirs à l'église loin de là. Alors, on fait quoi samedi dans 3 semaines???
A bientôt!

jeudi 17 mars 2011

La famille Africanadienne

un père et sa fille






On vous attribuera une famille, vous l’appellerez Papa et elle, Maman. Ils vous traiteront comme leur propre fille. Vous aurez des frères ou des sœurs, peut-être même les deux. Une famille élargie, bien servie par l’enfant qui usera ses mains pour blanchir vos habits. Une famille aussi large que la cour peut en prendre. Un simple visiteur devient vite un frère. Vous ferez parti e des leurs, vous tracerez des liens de parenté au cours de votre parcours.



Le foyer est allumé pour chauffer le plat du soir. La chaleur du feu se ressent jusque dans le cœur des gens. Chacun mangera à sa faim avec sa main. Ils ont travaillé fort pour mériter ce repas qui les mènera au repos. Ils ont du cœur au ventre et le cœur sur la main. C’est la famille Africaine qui apprivoise la Canadienne. Et la Canadienne qui découvre au fil du temps les us et coutumes et les drôles d’habitudes de l’Africaine. Et puis, de « fils en aiguille », on s’habitue, on s’accoutume on s’attache même à ces gens qui ne sont qu’une famille de passage.



Du métissage se tisse dans les fils de couleurs tressés pour attacher au poignet d'une soeur en qui vous trouverez une confidente. Des liens de fraternité se dessinent autour du thé. Dans la théière repose en paix le thé d’hier qui a su citer des discussions qui ne sont pas terminées. Un frère s’est ajouté à la famille Africanadienne.



Dans l’absence de lien de sang, des aires de familles s’enchantent aux rythmes des comptines que l’on échange d’un continent à l’autre. C’est ma fille dit le père à un autre, tu vois bien qu’elle me ressemble. Et malgré tant de différences, ne jouant pas l’indifférent, l’autre répond que c’est évident. Voici ton frère, et celle-là c’est ta tante. Au hasard dans la rue, on vous demandera votre nom, que vous soyez Bouda, Guigma, Cabré, Ouedraogo ou Tremblay, vous devrez ajouter que vous êtes la fille d’un tel. C’est pourquoi on dit tel père, telle fille. Tranquillement, au gré du temps, la peau noircie par le soleil, le sentiment d’appartenance endurci par les grands et petits soins, vous serez attachés à ces gens qui pourtant hier encore vous étaient étrangers.
Vous serez pour eux une porte ouverte sur le monde en autant que vous soyez vous-même ouvertes sur leur monde. Parlez leur des vôtres, parlez leur d’amour. Vous leur ferez vois du pays en histoires, en images, en chansons, en cuisine, tous les voyages commencent par un rêve qu’on peut ainsi réveiller.



On vous accorde de l’importance, on vous rend hommage par toute sorte de capacité de s’adapter. On sacrifie un nid douillet, vous êtes ici comme chez vous ; faites comme chez vous. Petit à petit, de « fils en aiguille », la gêne tombe et les gènes montent, les caractères de famille se font entendre. Pourtant au début on vous jouait le jeu. Ce n’est ni la haine ni la colère, mais plutôt la confiance qui s’installe. Faites comme chez vous, ils sont chez eux après tout.
Puis viendra le temps de partir. Quitter votre père, laisser vos repères africains si lentement apprivoisés. Il n’est jamais heureux de laisser des gens comme eux. Ceux qui pendant une des plus grande aventure de votre vie on su vous apporter un toit, de la nourriture, des rires qui déchirent la nuit, des petites attentions qui vous rassure, un bonsoir ou un bonjour qui font que vous êtes heureux d’être ici. Des gens qui dans le noir vous guidaient parce que de toute façon, vous y voyez rien. Une maman qui s’assure que vous mangez bien, un papa qui veut partager un verre avec sa fille. Malgré vos peurs et les grandes angoisses, c’est certains que cette nouvelle famille Africaine est devenue mienne. Et c’est bien malgré moi, croyez moi, que je laisse derrière un père, une mère. Avoir une famille Africaine m’a rappelé que j’aime tant ma famille Canadienne. L’amour, l’entraide, le partage et le respect sont au cœur même de ce que j’ai vécu ici. Je suis la fille de mon père, un souvenir qui perdure dans ma famille Africanadienne.



Mais je sais qu’une fois de retour au pays, quand me gagnera l’ennui, y’a une grande chose qui nous unis.
« Dit moi, me demande ma sœur, chez toi le ciel, il est comment ? »
« Ah ma sœur, lui répondis-je, tu vois le ciel est la seule chose qui soit la même ici ou chez moi. Quand je serai parti, si jamais tu t’ennuie, que ce soit le jour ou la nuit, tu peux jeter les yeux aux cieux et être certaine que regarde le même ciel que toi. Ainsi on pourra toujours, malgré la distance qui nous sépare, regarder la même chose ensemble et laisser briller dans nos yeux les étoiles que le jour n’aura pas éteintes. »

Ma soeur Karine, mon frère Joël, et ma toute petite soeur Laura.

mardi 15 mars 2011

Un éléphant qui se balançait




INCROYABLE.


Je ne rajoute rien, les images parlent d'elles mêmes. Je veux aussi me garder quelques bonnes histoires à raconter autour d'une bonne bouffe ou encore en sirotant une bière au bar.


J'ai des tonnes de photos comme celle-là.


Je vous aime gros comme un éléphant.




Je serai de retour très bientôt, le temps passe vite.

jeudi 10 mars 2011

c'tait noir de monde comme en Afrique



Danser! Tout le monde croit que les blanches ne savent pas danser. La danse est présente partout ici. On danse pour les femmes le 8 mars, on danse pour un gagner des prix, on danse pour dire qu'on est heureux. Et moi, je danse aussi. Tout le temps je danse parce que ça fait rire les Africains. Je ne sais pas si c'est de moi qu'on rit ou quoi, mais c'est mon bonheur de les entendre rire aux éclats en se tapant dans les mains. Alors je danse, je danse quand je vais au bar prendre mon repas, je danse quand je cuisine avec les filles, je danse quand je vais chercher l'eau pour me doucher, je danse quand je mange, je danse par-ci par-là et ça me rend heureuse.

Lors des activités de la journées de la femmes, j'ai suivis la musique et j'ai trouvé deux ou trois enfants qui dansait. Je cherchais en fait le vendeur de chapeau pour me protéger de ce solide soleil. En passant par là où quelques enfants s'amusaient, je me mets encore à danser. En moins de 10 secondes, une foule s'est retrouvée autour de moi, on m'avait littéralement entourée. J'ai eu un peu peur. Une femme a quelque peu fait reculer les gens. Les femmes attroupées autour de moi réclamaient que je danse encore et encore. A ma demande elles tapaient des mains. Je me sentais complète transportée par toute cette énergie. Je ne sais comment vous dire. Un moment inoubliable dans mon séjour. J'étais la vedette! La foule ne voulait plus me laisser sortir. J'ai réussis à me faufiler en dansant toujours... mais je n'ai jamais pu acheter ce foutu chapeau.

Si vous vous sentez seul, allez danser! Et ce soir même, au fou du village, c'est DJ Ridoo qui met la musique, il vous trouvera bien quelques rythmes africains. Alors allez danser en pensant à moi. Laissez vous aller, amuser vous, et soyez convaincu que personne ne rit de vous, vous les rendez simplement heureux.
En avant la musique. Va s'y ma belle Hélène, danse.

Mama Africa

Ode à la Femme Africaine




8 mars 2011


La journée internationale des Femmes est une journée fériée au Burkina Faso. Les cérémonies sont orchestrées autour du thème "Donner la vie sans périr." un droit que toute les femmes du monde devraient avoir.


A toutes les 3 heures, une femmes meurent d'avoir donné la vie au Burkina Faso. A toutes les 3 heures une vie en prend une autre et la vie qui périt est sans contredit celle d'une Femme. S'il y avait de la mortalité paternel, on aurait pu aussi consacrer cette journée aux hommes.




Qu'elle soit blanche ou noire, jeune ou vieille, riche ou pauvre, la femme a le droit d'avoir les meilleures conditions possibles pour donner la vie ou la recevoir. Et c'est pouquoi le gouvernement du Burkina Faso a annoncé ce matin là des subvention pour les centres de santé.

Cette semaine, les femmes avaient accès au dépistage gratuit du cancer du sein et du cancer de l'utérus. Une collecte de sang est aussi prévue à l'horraire. Et différentes activités sensibilisent toujours aux risques de l'excision.


Les discours des grandes Dames du pays saluent la présence des Canadiennes. Chaque mot, chaque élocution, chaque prestation et chaque statistique vient me toucher droit au coeur, mon coeur de femme. Toutes les femmes sont belles et souriante. Vêtues du pagne traditionnel qui annonce le thème de la journée, chacune semble fière d'être femme dans son pays, et de nous y voir avec elles. Les dances tradionnelles et la musique rendent homage à la mère, celle qui a pu donner la vie sans périr. Je pense à la mienne.



Nous sommes traitées comme des rois pour l'occasion. Les Burkinabés sont fiers de nous avoir avec eux pour cette célébration. Nous participons au défilé traditionnel au grand plaisir du public qui se moque de nous... Nous sommes invités à prendre le déjeuner chez le gouverneur. Je suis assise à sa table. Il a fait ses études au Canada, il est heureux de pouvoir discuter avec nous. Nous avons toujours droit à un respect incroyable. Monsieur le maire me salut. Il a su que j'étais conseillère dans mon pays, il m'invite pour un café. Nous sommes émues devant la grandeur de la fête pour la Femme, ils sont heureux et touchés de rencontrer des Canadiennes.

Ce soir là, je m'endors en me disant que chez nous à l'avenir, la journée de la femme aura un thème et sera fériée. Une journée même... c'est pas assez.

vendredi 4 mars 2011

Méditation du sourire

Chaque matin, avant de sortir du lit, je prends le temps de choisir quel genre de journée je vais passer. Comme nous sommes toujours en groupe, il s'avère beaucoup plus facile de choisir une journée souriante, voir mêle rigolotte ou à mourir de rire. Une fois mon choix fait, je ferme les yeux et je souris pendant dix minutes, top chrono. Je souris en silence et j'apprécie la sensation de mes joues qui se réveillent, de ma bouche qui se décoinse et de mes yeux qui se plissent. WOW!!! Je suis confortable! C'est drôle de dire je suis confortable en souriant en silence, couché sur un foutu matelas de mousse qui a depuis longtemps prit la forme d'un hamac et d'avoir en plus la tête sur l'oreillé de cotton naturel devenu dure comme une poche de ciment, bref ce lit n'a rien de confortable, mais quand je souris en silence, je le suis réellement. C'est vous dire!


Vous êtes peut-être septique? Alors il faut essayer. Et si vous n'y arrivez pas, j'ai ici quelques petites histoires qui pourraient peut-être vous aider. Les noms et les lieux n'ont pas été changés mais aucune histoire n'est racontée dans le but de ridiculiser quelqu'un.


histoire drôle 1 Marilyn dans la latrine
C'était les premiers matins de notre stage. Le CSI nous a fournis des vélos un peu tout croches, mais le réparateur doit passer ce matin. Nous découvrons encore notre environnement et notre environnement nous découvre... Je suis avec Marilyn et Valérie Fortin ce matin là et Marie-Eve n'est pas loin il me semble. Voyez l'image? Nous sommes blanches dans un monde de noir, nous sommes les seules dans toute l'Afrique à porter un casque et nous avançons tant bien que mal sur le sable ou sur la route goudronnée avec des vélos qui font à leur têtes. Vous avez l'image? eh bien c'est deux fois plus drôle que cet image.
Alors chemin faisant, on avance sur la route goudronnée qui est bordée par des latrines (espèce de foset de 2 pieds de profondeur rempli de déchet et autre...) quand tout à coup, le père Africain de Marilyn nous salut. Marilyn tourne la tête, lève la main et le vélo disparait dans la latrine et Marilyn se retrouve face contre sol de l'autre côté du foset. Monsieur Konombo, le papa en question, arrive en courant pour aider Marilyn qui s'en tire pas trop mal... quelques eraflures et une ou deux courbatures. Il fallait le voir. Moi quand j'y repense, je ris à coup sûre.
Il y a aussi histoire drôle numéro 2 Marilyn en stepinne et histoire drôle numéro 3 Marilyn la pas fine, mais c'est pour un autre numéro...
Pour en revenir au sourire, si cette histoire drôle ne vous fait pas rire, vous avez surement les vôtres. Alors soyez certains de vous décrocher un sourire avant de sortir du lit, c'est le genre de chose qui vous colle à la peau pour le reste de la journée. Et si en cour de route, vous perdez ce sourire qui vous rendait si radieu, servez-vous des gens autour de vous pour créer une histoire drôle. Quelqu'un qui marche derrière vous vous fera rire si vous le surprenez en faisant demi-tour rapidement en criant WouA! Ou imagniez que la police qui finalise votre beau ticket de 300 dollars porte des belles bobettes de Mickey mousse sous son uniforme avec les bas assortis. En fait, souvenez vous que vous étiez confortable avec votre sourire ce matin, en silence dans votre lit et que la vie est bien plus facile quand on la rit que si on la subit. Parlez-en à Marilyn. Marie, tu est mon croisant de lune, mon rayon de soleil... à coup sûre, tu sais me faire rire.
J'en profite pour rendre homage ici à quelques beaux sourires qui ont croisés ma route.

mercredi 2 mars 2011

demandez...et vous recevrez!




Hé oui, j'ai eu de la pâte d'arrachides... du beurre de peannut!!!



Le lendemain que j'écrivait mon texte sur le fond du pot, ma maman africaine écrasait les arrachides au soleil. Woua! l'odeur... vous imaginez pas. Elle était tellement belle à voir. J'ai compris qui était le maître de la Vie. Il y avait des tonnes et des tonnes de petites peannuts sur un sac et avec une planche de bois, elle les pillait. Seins nus, symbole même de la maternité, elle battait de sa planche le rythme de son coeur. Et l'odeur m'envahie.



J'aurais aimé prendre une photo de l'odeur.... mais bon. J'ai demandé à Yaba (grand-mère en morré) si je pouvais la prendre en photo, c'est pour mon livre que je lui dis...



Elle dit d'attendre, elle va s'habiller pour pas que les gens là-bas pensent qu'elle n'a pas d'habit. Elle supporte mal la chaleur et les habits. Elle pose fièrement pour moi afin que je rende bien comte de ce que c'est la vie pour une femme Africaine. Elle me dit : "Pouriam, vient par ici, tu va prendre une jolie photo, viens voir mes tomates." et elle me sort sa récolte de tomates qu'elle a fait sécher au soleil. Demain, Sylvie ira au moulin pour moudre ces fruits et en faire une farine d'un rouge éclatant.


C'est le temps des récoltes, un temps que j'adore et qui me fait penser à toi Jacqueline. Mais ici, ce n'est pas l'hiver qui s'en vient, c'est la sécheresse, un temps dure sans fruit ni légume. C'est donc le temps d'acheter beaucoup de légumes et de faire en sorte qu'on puisse bien les conserver. On fait bouillir le piment, on coupe l'oseille, on range les oignons dans une case, on fait la farine avec le riz; tout le monde travaille fort, moi aussi. On travaille avec la nature, on tri avec le vent, on sèche avec le soleil, on pile avec la musique, on a toujours le sourire en travaillant, ça donne un meilleur goût. Et en suite, on mange tous ensemble.


Quand Monsieur Bouda, mon père africain, se met à table, il dit toujours: "Pouriam, je mange maintenant moi!" Alors je lui souhaite bon appétit. Et quand il a finit, il dit : "Pouriam, j'ai fini de manger maintenant." Je lui réponds toujours "Bonne disgestion!" Il est adorable ce monsieur Bouda... toujours souriant et à l'écoute des autres. Quand il rentre pour dormir, toujours à 19h00, je lui dis: "wenda konde beogo" (à demain si Dieu le veut) et il me répond la même chose. Il entre dans sa chambre sur ce dernier mot: Amina!


Monsieur Bouda s'assied tôt le matin le long du chemin et chaque fois qu'il me voit passer, il dit quelque chose du genre : "Ah, tu vas chercher de l'eau!" "Ah, tu pars au travail!" "Ah, tu as eu ton repas!" "Ah, tu fais la lessive!" etc etc... et ça se termine toujours par"c'est bien ça!" Et il sirote sa bière, sa cinquième peut-être... et Yaba prend aussi une bière... et Pouriam prend aussi une bière. Yaba dit : "AH! c'est bien! Papa boit, maman boit, Pouriam boit!" Et là je suis donc contente de ma nouvelle famille africaine. Moi qui craignait de devoir m'en passer.

J'ai une famille qui adore jouer. Nous avons passer une soirée à jouer au jeu de Waré. Et ils adorent me voir perdre. A tout coup, ça provoque des fous rires. Je vais vous apprendre à jouer et à mon tour je vais rire de vous voir perdre. Bob Grant, tu vas adorer ce jeu. Je me suis presqu'endormi sur une partie de Waré qui ne voulait pas finir. Que de plaisir. Ce jeu m'a permi de mieux connaître l'aîné de Laura et Karine; Joël. Il a 19 ans. Il était au collège pour devenir joueur de foot, mais il a du abandonner par manque d'argent. Il travaille dans une boutique où il a installé son playstation et fait payer les gens pour jouer quelques temps. Il est toujours bien habillé et s'entoure de bons copains qui aiment bien rire. On le voit sur la photo avec l'enfant d'un ami. C'est rare ici de voir un homme avec un enfant, mais c'est tellement beau.

Et le soir, quand le téléjournal commence, monsieur Robert arrive. Il s'asseoit là, comme il est assis le reste de la journée et il regarde les nouvelles en maugréant le président, ou la situation en Lybie. Il est toujours souriant, comme tous les autres...et il m'appel Manuelle, c'est le seul qui m'appel ainsi et ça ma fait sourire.

C'est toujours le bonheur dans ma cours. On prends bien soin de moi. Je suis bien tombé quoi. On a même attaché un mouton du Sahel à l'arbre pour moi, et il se fait une joie de se faire entendre jour et nuit, comme le coq, comme le chien, comme l'oie, comme le canard, comme les agoutis, alouette! On pourrait penser que c'est une basse cours, mais non, c'est la cours de la famille Bouda, c'est grand comme rien, mais c'est rempli de bonheur, tant pis tellement ... que ça déborde. Juste à penser que dans un mois à peine je vais devoir partir, je suis triste. Mais j'aurai des tones et des tones de bons souvenirs.